J2 – 20 Juillet, Zanskar Sumdo – Ramjak
10 km
Nous nous levons à 6h30, prenons notre petit déjeuner chez les gardiens, ce qui est l’occasion de faire la connaissance des quatre enfants qui sont arrivés pendant la nuit. Deux sont les leurs, deux sont ceux du frère de la gardienne qui tient le tea shop de Ramjak. Un tea shop c’est une tente, parfois constituée d’un parachute récupéré de l’armée, sous laquelle quelqu’un vend du chaï et des trucs à grignoter.
Nous prenons la route sous un grand ciel bleu, nous avons du soleil toute la journée. Nous marchons sur une piste bordée de jolies fleurs.
Le midi notre repas est constitué de tsampa mélangée avec du café et du chocolat en poudre. L’ascension est difficile. D’abord raide, puis progressive.
Je m’aperçois que j’ai perdu une gourde en route. Je fais demi-tour pour la retrouver sans succès.
Nous arrivons à Ramjak vers 14h. Le camp est sympathique, mais nous avons du mal à trouver un coin plat pour planter la tente. Finalement nous en trouvons un pas mal à 50 m au-dessus de la piste. Mireille fait une lessive qui sèche rapidement. Moi je vais chercher de l’eau plus loin car celle du camp est trouble. J’en trouve sous un ruisseau, elle semble très pure. En le voyant sec le lendemain matin je me dis que c’est l’eau du névé qui est au sommet et qui fond la journée sous le soleil. D’ailleurs un tuyau, c’est toujours plus simple de traverser les torrents le matin car il y a moins d’eau.
Le camp est constitué de tentes au bord de la piste, destinées à loger les ouvriers qui travaillent à la construction de route. Au fait, si vous envisagez de faire la Grande Traversée du Zanskar il faut vous dépêcher car bien ce sera une route goudronnée tout du long. Jean-Louis vous dirait que c’est quasiment déjà trop tard. Ils ont l’air à la fois misérables et heureux. Il y a beaucoup d’enfant. Deux ados de 17 ans qui vivent à Dehli passent leurs vacances ici pour gagner un peu d’argent en lavant le linge.
La personne supposée faire des repas dans la tente restaurant n’est pas là. Nos voisins d’une tente à côté nous disent qu’il a profité d’une voiture qui passait sur la piste pour aller faire des courses à Darcha. Ce sont des cadres du chantier, des militaires. A 19 h il n’est toujours pas là, nous n’avons rien à manger. Nos voisins nous proposent du riz et des lentilles qu’ils amènent à notre tente. Ils sont vraiment très sympathiques, et c’est excellent.
Le gars de la tente resto arrive un peu plus tard. Il est désolé. Les militaires me disent qu’il est punjabi. Je comprends que c’est un sikh, il a bandeau sur la tête. Je lui dis que je connais bien les sikh car je suis allé en haut du Hemkund, un de leur lieu de pèlerinage. Je fais remarquer que sur les six que nous sommes à discuter perdus dans la montagne, il y a un sikh, deux bouddhistes deux hindous, et un catholique. Ça leur plait énormément. Le sikh fait un genre de signe religieux. S’il n’y avait pas eu la barrière de la langue nous serions sans doute restés longtemps à philosopher. On se dit à demain.