La grande traversée du Zanskar

L’origine du Projet

Nous avions décidé, Mireille et moi, de nous lancer dans la Grande Traversée du Zanskar en semi-autonomie. Vingt-deux jours de marche dans l’Himalaya, entre 4 000 et 5 200 m, avec huit cols à 5 000 m, sans guide ni porteurs, avec toutes nos affaires sur le dos, tente, duvets, matelas, vêtements, gamelles et quelques rations de nourriture en cas de coup dur. Par contre l’itinéraire permettait de trouver en fin de chaque étape au moins un habitant capable de nous faire un repas. Souvent une ferme, parfois un hameau, parfois juste un berger. Quand je dis un repas c’est un repas, tous les jours le même : du riz, une sauce aux lentilles un peu épicée, deux rondelles d’oignons rouge ou une feuille d’épinard, et un œuf les bons jours. Evidemment avec des chapatis et un chaï qui constituaient également le petit déjeuner.

En fait de décision je m’étais juste dit que ce serait un truc génial à faire. L’année passée nous avions déjà trekké au Ladakh, en semi-autonomie sur des petites distances (baby trek, Hinju – Shilling, vallée de la Marka) et avec guides et porteurs pour le Rumtsé – Tsumoriri qui était la catégorie au-dessus. Cette année je rêvais de faire du lourd rien que tous les deux.  Quelques années plus tôt, au Pérou, alors que nous faisions notre premier trek, la Cordillera Huayhuash, en version confort, j’avais été impressionné par un couple de jeunes français qui le faisaient à la dur, en portant tout. Alors j’ai testé l’idée auprès de Mireille, juste pour voir, m’apprêtant à passer à autre chose. Et contre toute attente elle a répondu « d’accord si tu veux ».

Je précise que la Grande Traversée du Zanskar, et le Ladakh en général, se prêtent particulièrement bien à ce genre de projet. En voilà quelques raisons :

  • Au Ladakh on peut marcher vers 5 000 m sans craindre le froid. On marche en short avec juste un T-shirt manche longue, et on ajoute une petite laine, un coupe-vent, voire un bonnet pour passer les cols. Le soir et la nuit la température descend rarement et peu en dessous de zéro.
  • Cette région est bien protégée de la mousson, même si on peut avoir un peu de pluie on évite les grosses galères.
  • Les points d’eau sont relativement fréquents, ce sont des ruisseaux ou des sources. Cela suffit au ravitaillement. Même avec les deux heures nécessaires pour que l’eau devienne potable après y avoir ajouter les Micropure (surtout ne pas utiliser les systèmes filtrants qui ne sont pas efficaces, en tout cas avec cette eau).
  • Les ruisseaux permettent de se laver, en général en moins de 45 secondes vue la température de l’eau.
  • La zone est suffisamment habitée pour trouver de la nourriture, par contre il est impératif de prévoir un iténéraire où on est certain que ce sera le cas.