Jeudi 19 juillet – Journée à Gangotri
Le ciel est toujours bleu quand nous nous levons, et mon mal de ventre commence à s’arranger.
Nous changeons de chambre, mais la nouvelle n’est pas tellement mieux. Les fuites d’eau généralisées dans la salle de bain semblent être le fonctionnement normal dans cet hôtel. Il faut dire que c’est sans incidence pour eux, puisque l’eau vraisemblablement captée d’une source est surement gratuite, et que les salles de bain sont prévues pour que l’eau de la douche coule par terre et sont totalement carrelées à cet effet.
Nous avons prévu de passer la journée dans ce village situé à 3000 mètres d’altitude pour habituer notre organisme avant de continuer jusqu’à Gaumukh qui se situe à 4000 mètres. A défaut nous risquerions quelques petits problèmes de santé. En ce qui me concerne, je sens un très léger mal de tête, mais je ne sais pas s’il est lié à l’altitude, à mon mal de ventre, à un manque de sommeil qui commence s’accumuler ou à un déficit d’alimentation. Pendant toutes ces vacances nous mangerons peu et dormirons peu.
Le paysage et le climat ne nous donnent pas du tout l’impression d’être à 3000 d’altitude : la température est de l’ordre de 25 ° le jour, et la vallée est verdoyante.
Gangotri est une charmante petite ville, constituée d’uniquement deux rues, une de chaque côté du Gange.
La rive gauche est très passante. On y trouve surtout des Sâdhu habillés d’une longue robe orange, et des pèlerins, mais nous n’y croisons aucun occidental. Elle regroupe des boutiques de bibelots religieux, des épiceries, des restaurants et des hôtels ; et se termine par le temple et sa place très agréable, suivie de quelques maisons, puis le départ du chemin vers Gamukh. En bas du temple, le long du Gange, se trouvent les berges où se déroulent les baignades rituelles.
Sur la rives droite se trouve un chemin moins aménagé et moins fréquenté, bordé de nombreux ashram, où médiation ne semble pas incompatible avec modernité comme en témoignent des antennes paraboliques. Tous ont l’air totalement déserts, il faut dire que nous sommes hors saison, les pèlerinages ont lieu plus tôt en raison de la mousson à laquelle nous avons la chance d’échapper. Nous y repérons l’hôtel ou nous logerons après notre excursion à Gaumuch, le GMVN Tourist Bengalow. Les hôtels du GMVN, Garhwal Mandal Vikas Nigam Limited, entreprise dépendant du gouvernement dédiée au tourisme, sont en général une valeur sûre.
Pour passer d’une rive à l’autre nous traversons un des deux ponts qui enjambe le Gange qui a cet endroit n’est large que de 10 à 20 mètres, mais coule avec une force impressionnante, et a déjà cette couleur ocre laiteux qui le fait ressembler à la boisson nationale, le tchaï.
Cette ville est remarquablement propre par rapport à elles de la vallée. Nous sommes mêmes surpris d’y voir des poubelles de tri sélectif, qui sont surement une « private joke », puisque ce seront les seules poubelles que nous verrons dans toutes nos 4 semaines en Inde. Le lendemain en marchant vers Gaumukh, nous verrons des grandes inscriptions que nous pensions être des citations religieuses, mais que l’on nous a dira être des invitations à respecter la nature et les dieux en ne jetant pas de déchets par terre.
Le soir nous retournons au même restaurant que la veille, mais où je commande cette fois un thali royal, qui comporte un peu plus de plats que le thali standard, même si la différence entre les plats n’est pas toujours évidente.