Mardi 17 juillet – Uttrakashi
Nous arrivons à la gare vers 6 heures après 15 minutes de marche dans la rue principale où l’activité commence à reprendre, à moins qu’elle n’ait jamais cessé.
La voie sur laquelle notre train doit s’arrêter, le Dehli – Rishikesh, n’est indiquée nulle part. Nous demandons à plusieurs personnes et recoupons les réponses, ce qui permettra de nous faire un avis sur le meilleur endroit où attendre. Nous avons en effet remarqué que les indiens ne disent jamais qu’ils ne savent pas. Si c’est le cas, ils donnent une réponse quand même. Les différentes mimiques du regard et hochements de la tête qui accompagnent toujours leur réponse permettent surement de l’interpréter, mais nous n’avons pas encore eu le temps d’en apprendre le code.
Un train arrivant sur notre voie mais ne portant pas le bon numéro provoque une grosse hésitation, et quelques débats avec Mireille, suivis de la décision de ne pas y monter. Un indien à la fenêtre du train, nous voyant là à attendre sans bouger, me fait signe de la main puis me demande ou je vais après que je me sois approché. Il m’explique qu’il n’y qu’un seul train pour Rishikesh dans la journée et que c’est celui-ci qu’il faut prendre. Une annonce sortant des haut-parleurs finit par indiquer le départ imminent du train en précisant cette fois le bon numéro. Nous courrons en vitesse vers la voiture indiquée sur notre réservation, même si j’estime que c’est inutile puisque personne ne se souciera de savoir si nous occupons la bonne place. Nous montons dans une hâte tout aussi inutile vue la lenteur du train.
Nous partageons un compartiment très rustique avec deux enfants et un adulte qui voyagent visiblement avec toute leur famille, ce qui vaut d’incessants vas et viens entre les compartiments. Le wagon n’a pas de vitres aux fenêtres, juste des barreaux. Le train démarre très lentement pour atteindre péniblement son régime de croisière proche de la vitesse d’un vélo, permettant à certains de s’installer sur le toit comme nous l’avons vu la veille.
Nous arrivons deux heures plus tard, après avoir parcouru une distance de 20 km, et nous rendons directement à pieds jusqu’à la gare routière pour voir si des bus partent encore pour Uttarkashi, ce qui est le cas. Nous disposons d’une heure avant le départ et en profitons pour aller faire une réserve d’argent liquide puisque nous allons vers des villages de montage où les distributeurs risquent d’être plus rares. Chaque distributeur est limité à un montant relativement faible, ce qui nous oblige à retirer de l’argent à trois d’entre eux, en utilisant la carte Visa que Marie nous a prêtée car les cartes Mastercard ne sont pas acceptées.
Nous retournons à la gare routière pour acheter un peu à manger et boire un Pepsi. Au moment de monter dans le bus, un Sâdhu nous donne sa bénédiction et nous attache autour du poignet un petit bracelet de fil rouge qui nous protégera dans lors de notre voyage dans les terres sacrées des sources du Gange. Il finit sa bénédiction par « Give me hundred ». Je lui donne 100 roupies sans discuter.
Nous sommes installées à l’avant du bus, sur des banquettes à côté du chauffeur. Nous y sommes seuls au début, mais c’est bus public qui s’arrête dans tous les villages, et il fera monter plusieurs personnes qui s’y installeront également.
Le paysage est magnifique, composés de forêts et d’innombrables rizières, mais le voyage est très long, le bus roule à 25 km / heure en moyenne.
Nous faisons une pause dans un village en haut d’un col. Malgré les conseils de Mireille qui se contente d’un sachet de chips, je me lance dans un plat assez rustique : une galette de pain, quelques légumes baignant dans une sauce épicée et une grande cuillérées de riz, suivis d’un thé au lait qu’ils appellent « chaï ». C’est délicieux, et tant pis si je suis malade.
Arrivés à Uttarkashi nous prenons un taxi pour nous rendre à l’hôtel que nous avons choisi dans le guide, le Monal Guest House. C’est en fait une belle maison particulière, reconvertie en gite, dans laquelle le propriétaire loue quelques chambres et propose des repas. C’est un jeune d’environ 40 ans, fils de médecins pédiatre, passionné de montagne, qui écrit un livre et tient un site sur les randonnées et l’alpinisme dans l’Himalaya. Il nous montre les treks qu’il déjà fait en haute altitude.
Le soir nous prenons le repas sur place, un plat au fromage local qu’ils appellent Paneer, puisque nous sommes entrés dans une zone exclusivement végétarienne.