Vendredi 3 aout – Auli
Je me réveille en entendant une forte pluie. Il est temps que nous quittions cette région, la mousson arrive et c’est bien elle qui nous retient ici en provoquant des éboulements et glissements de terrains. Mireille est déjà descendue prendre son petit déjeuner pendant que je dormais. Je prends un chaï auquel j’ajoute un peu de café en poudre, cela devient une habitude, et un paranthas en en commandant deux autres pour emmener en pique-nique.
Nous retournons randonner dans la forêt au-dessus de Auli, avec pour objectif d’atteindre le village de Gorson plus haut dans la montagne. Nous commençons à monter sur la route à pied, et prenons finalement un taxi qui nous amènera pour 500 Rs au lieu de 700.
Nous montons et dépassons la forêt pour atteindre 3400 mètres. Nous nous retrouvons au milieu des nuages, avec une visibilité qui ne dépasse pas 50 mètres, et Mireille a peur que nous nous perdions. Nous nous dirigeons avec la carte sur laquelle il y a très peu de détail mais qui a le mérite d’indiquer l’orientation des pentes et des arrêtes, la bousole qui nous permet de l’orienter, et le GPS qui nous donne l’altitude que recherchons sur la carte nous fournissant ainsi une position aproximative.
J’appercoit de drôles de silhouettes immobiles qui semblent nous observer. A mesure que nous approchons, je reconnais des moutons et des chiens, ces derniers tentent de nous empêcher de passer avant que leurs maitres ne se manifestent et les rappellent avec autorité. Ce sont des bergers qui construisent un abri.
Nous nous arrêtons pour manger très rapidement. Nous sommes trempés à cause des nuages, il fait froid.Nous décidons de redescendre.
Nous manquons plusieurs fois de nous perdre, puis finalement retrouvons notre chemin après diverses discussions avec Mireille, argumentationss, et autres théories supposées démontrer que la direction que chacun propose est la bonne.
Arrivés au temple rouge et désert qui nous est maintenant familier, et ayant acquis la certitude que nous ne pouvons plus nous perdre, nous bifurquons sur la gauche pour essayer un nouvel itinéraire qui nous devrait nous amèner à l’hôtel de la station de ski. Ce chemin est magnifique, et la végétation semble encore un peu différente, même si on trouve ici aussi des arbres couverts de fougères.
Arrivés à l’hotel de la station,nous prenons juste une boisson chauee puis continuons à descendre sous la pluie.
En descendant le chemin nous retrouvons les ouvriers qui travaillent à sa construction. Je montre à un gamin de 12 ans la photo que j’avais faite de lui plusieurs jours auparavant, où on le voit casser des pierres a coup de masse avec une grande énergie. Il semble très fier.
A Joshimath nous nous renseignons sur l’état de la route. Deux policiers nous disent qu’elle est dégagée, ce que confirme le responsable de l’hôtel. Nous décidons de nous lever tôt le lendemain pour repartir.
Le soir nous allons dans un restaurant de luxe que nous n’avions pas encore remarqué, et qui semble être surtout fréquentés par les officiers en garnisons ici. On y triuve un militaire Sikh avec sa femme et son garçon de 10 ans qui porte le traditionel bandeau sikh, et une table uniquement constituée de militaires en uniforme. Ma tenue vestimentaire dénote un peu, avec mon simple t-shirt en lycra moulant. Le repas est délicieux, ils servent de la viande, je prends du mouton en pensant à ceux que j’ai croisé dans l’après midi et qui me regardaient si fixement.