Samedi 28 juillet, Hemkund
Comme hier matin il fait grand soleil au-dessus de la montagne, même si nous nous sommes encore à l’ombre au creux de la vallée. Nous prenons notre petit déjeuner au même endroit que la veille. Je prends un chai et un parantha aux oignons, il est délicieux.
Nous partons vers le mont HemKund au milieu des Sikhs qui vont en pélerinage à l’endroit où leur dixième gourou a médité au bord d’un lac de montagne. Ils sont très bavards, ou plutôt très ouverts, contents de voir parmi eux deux occidentaux à qui ils peuvent raconter leur Histoire et communiquer leur enthousiasme. L’un d’entre eux me parle de sa religion, m’explique qu’elle est compatible avec les autres religions, que leur foi est consignée dans un livre qui aborde tout l’univers : les étoiles, la vie, etc.. En final il me dit que je trouverai tout sur wikipédia.
Le chemin est raideet très joli. Dommage qu’on ait toujours cette odeur de crottin de cheval qui est assez forte. Il est entièrement pavé jusqu’en haut sur ses 7 km de distance, et monte de 1200 mètres pour arriver à 4300 mètres. Certains pèlerins, agés, ont du mal. Un porteur également. Il se met à se lamenter, presque a pleurer, en donnant l’impression qu’il a peur de ne pas y arriver. Mon compagnon de marche va le réconforter. Je continue, sans savoir s’il l’aidera à porter son fardeau.
Nous arrivons après 3 heures de marche, et faisons d’abord une pause sur une butte où de nombreux pèlerins sont également installés. Nous passons alors aux traditionnelles photos de groupes avec des indiens. Je demande à un groupe de Siks tout habillés d’orange de se faire photographier avec moi.
Conformément a ce que m’avait dit un Sikh au village, une restauration est offerte : riz au curry, gâteau et thé sont seris à volonté. J’en profite bien, mais Mireille se méfie au début avant de se laisser finalement tenter. Il faut dire c’est très impressionnant : à commencer par les cuisiniers enturbannés aux longues barbes qui remuent des liquides fumants dans d’énormes marmites d’au moins 1,5 m de diamètre, au dessus de flammes immenses. Et surtout la vaisselle, faite à la chaine, par des indiens assis par terre, qui se passent bols et assiettes, en les trempant à chaque fois dans des bacs dont les eaux sont de plus en plus propre mais dont on ne saura jamais s’ils contiennaient du détergent.
Je me rends au temple, en vérifiant que j’ai bien mon bonnet dans ma poche. Sur le chemin qui va de Ghovind Ghat à Gangaria, j’avais discuté avec un Siks qui m’avait fait promettre de me couvrir la tête si j’allais dans le temple du HemKund. Il avait l’air d’en faire une affaire personnelle, je lui avais promis. Arrivé au bas du temple je retire mes chaussures, et rentre dans une grande salle dans laquelle de nombreux Sikhs son assis en tailleur par terre. Une personne à l’entrée m’invite à aller m’assoir moi aussi, et m’indique un endroit où il y a de la place. Il semble ne pas avoir de doute sur le fait que je suis venu assister à l’office, ce qui confirme que leur religion était très ouverte. J’y vais et je m’assois en prenant garde de ne pas écraser des pieds ou des mains, tout le monde étant très serré. J’entends alors derrière moi quelqu’un m’interpeller. Je me retourne. Mince ! J’ai oublié de mettre mon bonnet. C’est vite réparé. Je suis très surpris par la ressemblance avec une messe catholique : les gens se lèvent pour la lecture d’un livre par le prêtre, qui récite ensuite des formules répétées par l’assistance, puis donne une bénédiction pendant laquelle tout le monde se lève et se signe en chantant. Je ressors avant la fin en essayant de ne pas trop déranger.
Je rejoins Mireille qui est restée dans la salle de restauration où la cérémonie religieuse est retransmise sur une télévision. Nous partons au bord du lac ou des pèlerins se baignent dans une eau surement glaciale. Les lieux de baignade sont différents pour les hommes et les femmes. Nous retrouvons une jeune fille médecin avec qui nous avons discuté en montant. Elle nous dit qu’elle va se baigner.
Nous repartons vers 12h30, le chemin est bien moins rempli qu’à l’aller, il faut dire que nous sommes partit assez tôt.
Arrivés en bas nous repartons nous promener vers la Vallée de Fleurs.