Jeudi 26 juillet- Ghangaria
Nous nous levons tôt, à 5h30, car la journée s’annonce longue. Nous faisons rapidement nos sacs et descendons. Personne n’est levé à l’hôtel, les jeunes serveurs dorment à même le sol dans la salle du restaurant. Nous avions réglé la veille, nous partons sans faire de bruit.
En montant avec nos gros sacs a dos vers la place des Jeep, un taxi propose de nous amener pour 400Rs. Je dis d’accord sans discutter. Les suspensions sont complètement hors service, et il conduit très mal. J’aurais dû négocier le prix.
Nous arrivons au niveau de Ghovind Ghat en 45 minutes, nous y prenons un petit déjeuner dans un restaurant au bord de la route, et marchons sur 500 mètres jusqu’au village d’où part le chemin qui monte à Ghangaria. Ce village est rempli de Sikh qui viennent en pèlerinage au Hem Kund, où nous seront deux jours plus tard. Tous ont un turban, souvent noir ou orange qui est la couleur de la dévotion. Un grand nombre, plutôt jeunes, sont venus en moto qu’ils laissent dans de grands parking dans le village. C’est toujours impressionnant de les voir passer sur la route, en bande de 5 a 10 motards, avec leur turban et leur barbe. L’équipée sauvage Sikh.
Comme à Gangotri, nous laissons des sacs en consigne, ce qui nous permet de nous alléger de quelques kilos chacun. Bizarrement nous les laissons au responsable d’un hotel choisi au hasard, simplement conseillé par un passant, sans nous poser un seul instant la question de son honnêté. Il règne un climat de confiance et même de fraternité assez inexplicable, si ce n’est par le fait que tous ces gens autour de nous sont venus ici faire le pélerinage de leur vie, et se trouvent plongés dans un état qui les transcende.
Le chemin de 14 km de long est dallé tout du long. Il est assez sale, surtout à son départ, à cause des excréments de chevaux qui portent des marchandises, des sacs ou des pèlerins. Certains se font porter sur des lits avec 4 porteurs, vraisemblablement des malades. D’autres sur une chaise en osier sur le dos d’un seul homme. Nous marchons au milieu de nombreux sikhs, environ une personne tous les 10 m, de tous les âges même si la moyenne tourne autour de 30 ans. Je me fais la réflexion que tojs ces gens balisent le chemin mieux que ne l’est le GR20, et que les petites agences de voyage qui proposent un guide pour accompagner ce trajet on vraiment peu de scrupule.
Le parcours est magnifique, nous avons la chance d’avoir un temps relativement beau, malgré une pluie fine à l’arrivée après 7h de marche. Nous nous rendons directement à la Guest House de la GMVN et y prenons une chambre dite « de luxe » pour 2000 Rs, ce qui représente le double du budget habituel.
Il pleut toute la fin de journée, un gardien nous dit que nous avons malgré tout de la chance car cette année la mousson est très clémente.